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Cérémonie et dépôt de gerbe à l’occasion de la commémoration du 74ème anniversaire de la Victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et de la fin de la seconde guerre mondiale

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Le 8 mai 2019 à Arnay-le-Duc, l’association Claude Guyot organisait sa traditionnelle cérémonie avec dépôt de gerbe, à l’occasion de la commémoration du 74ème anniversaire de la Victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et de la fin de la seconde guerre mondiale.

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Cette cérémonie était présidée par Pierre Poillot, conseiller départemental du Canton d’Arnay-le-Duc, maire de Vianges; en présence d’Etienne Jobard, député suppléant de la 4ème circonscription de Côte d’Or, conseiller municipal de Vitteaux, conseiller communautaire à la communauté de Communes des Terres d’Auxois; Jacques Perot, conservateur général (h) du patrimoine, président d’honneur et vice-président de l’Association Claude Guyot, membre correspondant de l’Académie des Sciences morales et politiques, président de l’Institut vendéen Clemenceau – de Lattre; Hadrien Lacoste, président de l’Association Claude Guyot.

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Jacques Perot a procédé à la lecture du discours que Claude Guyot prononça le 8 mai 1945 devant le monument aux morts d’Arnay-le-Duc. Un moment émouvant et recueilli, comme chaque année.

IMG-20190508-WA0013Rappelons que Claude Guyot fut combattant des guerres 14/18 et 39/45, résistant, homme politique et président du Comité départemental de Libération de Côte d’Or (CDL).

L’association et le collège Claude Guyot à l’Assemblée nationale

Comme chaque année, à l’initiative de l’association Claude Guyot et du député Didier Paris, les élèves du collège Claude Guyot d’Arnay-le-Duc ont visité l’Assemblée nationale. Les élèves des classes de 3ème et de 4ème ont pu vivre leur programme scolaire de manière concrète. Ainsi, ils ont pu se frotter à l’un de organes majeur de la vie politique et démocratique du pays.

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Ils ont pu se familiariser avec un lieu chargé d’histoire où s’élabore, se discute et se vote la loi en France.
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En immersion à l’Assemblée nationale, les collégiens ont mesuré ce qu’est ce haut lieu de la République où siègent les élus du peuple. Les élèves ont visité la salle des quatre colonnes, la salle des pas perdus, celle des Mariannes, la prestigieuse bibliothèque où se trouvent des pièces exceptionnelles dont le procès original de Jeanne d’Arc, avant de s’installer dans l’hémicycle en raison de l’absence de séance parlementaire.

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Le marché de l’art sous l’Occupation, 1940-1944 – Emmanuelle Polack

Sous l’Occupation allemande, le marché de l’art a été florissant. Les marchandises affluent, certaines issues des spoliations des familles juives. Une semaine après l’entrée des troupes allemandes dans Paris commence la saisie des œuvres d’art leur appartenant.

Le gouvernement de Vichy oblige les galeristes juifs à céder leurs tableaux aux administrateurs provisoires, tandis que les autorités occupantes en confisquent une partie. Dès lors, l’hôtel des ventes de Drouot, qui a interdit « de manière absolue » son entrée aux Juifs, ne désemplit pas. Les ventes des objets d’art atteignent des prix records.

Après une longue enquête en Europe et aux États-Unis, et grâce à des archives jusque-là inexploitées, Emmanuelle Polack dresse un tableau précis du marché de l’art sous l’Occupation. Sous sa plume se déploie une galerie impressionnante de protagonistes : marchands, commissaires-priseurs, antiquaires, experts, courtiers, acheteurs, conservateurs. Pour comprendre le rôle de chacun, on entre dans le lieu de leurs activités : appartements, galeries, salles de ventes aux enchères, palaces, banques. Une faune d’intermédiaires peu scrupuleux profite sans retenue de la confiscation des œuvres d’art.

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On découvre le destin tragique de galeristes juifs victimes de l’ « aryanisation » du monde de l’art. Après la guerre, peu de sanctions seront prises. Aujourd’hui, de nombreuses œuvres n’ont toujours pas été restituées à leurs propriétaires.

Emmanuelle Polack, docteure en histoire de l’art, est spécialiste de l’art sous l’Occupation et des recherches de provenance des œuvres volées lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été entre 2013 et 2017 experte internationale au sein de la Task Force Schwabinger Kunstfund et chercheuse associée à l’Institut national d’histoire de l’art. Elle a été en 2017 lauréate du prix Berthe Weill pour la recherche.

Dans le cadre de ses recherches, Emmanuelle Polack a bénéficié du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Préfacé par Laurence Bertrand Dorléac, cet ouvrage est publié aux éditions Tallandier.

Commander le livre auprès de la libraire du Mémorial de la Shoah

L’association Claude Guyot aux cérémonies du 67ème anniversaire de la mort du Maréchal Jean de Lattre de Tassigny à Mouilleron-en-Pareds

Dimanche 20 Janvier 2019, l’association Claude Guyot participait aux cérémonies organisées à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) à l’occasion du 67e anniversaire de la mort du Maréchal Jean de Lattre de Tassigny. Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.

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À cette occasion, le président de l’association Claude Guyot, Hadrien Lacoste, a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du Maréchal de Lattre, de son épouse et de leur fils Bernard. Une cérémonie très émouvante en présence de 87 porte-drapeaux, de nombreux jeunes des écoles, des Cadets de la défense, de Madame Annie Pâquet, sous-préfet de Fontenay-le-Comte, des militaires et de nombreux élus . Au cours de ces différentes étapes mémorielles, un moment fort fut celui du chant des africains devant la maison natale du Maréchal de Lattre.

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Jean de Lattre de Tassigny (2 février 1889 – 18 janvier 1952)

· EDUCATION ET FORMATION

2 février 1889 – Jean de Lattre naît à Mouilleron-en-Pareds

octobre 1898 – entre au collège Saint-Joseph à Poitiers

1904 – entre à l’Ecole de la rue Vaugirard (Paris) en classe de philosophie

1906 – réussit l’écrit du concours d’entrée à Navale mais ne se présente pas à l’oral pour raison de santé

1907 – prépare Saint-Cyr à Sainte Geneviève

1908 – est admis à Saint-Cyr et est incorporé à Provins

1911 – sort de Saint-Cyr et entre à l’Ecole de Cavalerie de Saumur

· LA GUERRE 1914-1918

1914 – part au Front avec le 12e Dragons

décembre 1915 – commande la 11e Compagnie du 93e RI à Verdun

26 décembre 1917 – quitte son régiment et est affecté à l’Etat-Major de la Division

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· LE REPOS

Mars 1919 – est détaché à l’Etat-Major de Bordeaux pour assurer le rapatriement des Américains est affecté au 49e RI à Bayonne en novembre.

9 octobre 1921 – rencontre le Président Georges Clemenceau à Mouilleron-en-Pareds

· L’AVENTURE AFRICAINE

Novembre 1921 – rejoint l’Etat-Major du Général Poeymirau à Mèknes au Maroc

13 mars 1924 – est victime d’un attentat à Fez

· LA MATURITE

1926 – retrouve la Vendée, la maison familiale est nommé Chef de Bataillon au 4e RI à Auxerre en octobre

22 mars 1927 – se marie avec Simonne Calary de Lamazière. Est admis à l’Ecole de Guerre en mai

11 février 1928 – Naissance de Bernard

juillet 1929 – est nommé Chef de Bataillon au 5e RI à Coulommiers

1931 – est affecté au 4e Bureau de l’Etat-Major de l’Armée

juin 1932 – Lieutenant-colonel en mars, entre au Cabinet du Général Weygand

1934 – est entendu par la commission d’enquête parlementaire à la suite des émeutes du 6 février

août 1935 – est nommé Colonel, prend le commandement du 151e RI de Metz

1937 – intègre le Centre des Hautes Etudes Militaires

août 1938 – est nommé Chef d’Etat-Major de la Ve Armée à Strasbourg

· NE PAS SUBIR

23 mars 1939 – devient le plus jeune des généraux de l’Armée Française

1 janvier 1940 – est nommé Commandant de la 14e DI

mai-juin 1940 – combat autour de Rethel. En juillet, commande la 13e division militaire de Clermont-Ferrand et crée la 1re Ecole de Cadres à Opme

11 septembre 1941 – Général de division, est affecté en Tunisie

20 janvier 1942 – Général de Corps d’Armée, commande la division de Montpellier. Le 11 septembre refuse d’obéir aux ordres de Vichy

9 janvier 1943 – est condamné à 10 ans de prison. Le 3 septembre s’évade et se met aux ordres de De Gaulle

26 décembre 1943 – Général d’Armée commande l’Armée B

15 août 1944 – aux commandes de la 1ère Armée Française, débarque en Provence

2 février 1945 – libère Colmar – Le 24 avril invente “Rhin et Danube”

8 mai 1945 – signe à Berlin la capitulation de l’Allemagne

· LE THÉORICIEN

1 août 1945 – Après la dissolution de la 1re Armée, est nommé Inspecteur Général et Chef d’Etat-Major de l’Armée

octobre 1948 – est nommé Commandant en Chef des Armées de Terre de l’Europe Occidentale

· LE DERNIER SACRIFICE

6 décembre 1950 – est nommé Haut Commissaire en Indochine et Commandant en Chef en Extrême Orient

30 mai 1951 – Son fil Bernard meurt en Indochine à 23 ans

11 janvier 1952 – décède à Paris. Est élevé à la dignité de Maréchal de France le 15 janvier

18 janvier 1952 – après des obsèques nationales aux Invalides, est inhumé à Mouilleron-en-Pareds auprès de son fils Bernard.

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Le président de l’association Claude Guyot a eu le grand honneur de porter de bâton de Maréchal de France de Jean de Lattre de Tassigny. Cette fonction était réservée par le passé à un élève de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr.

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Dépot de la gerbe de fleurs de l’association Claude Guyot par le président Hadrien Lacoste.

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Arrêt devant la maison de Georges Clemenceau

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Le moment des discours avec les autorités civiles et militaires.

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Communiqué de l’association Claude Guyot suite aux destructions criminelles à l’arc de Triomphe à Paris

Voilà ce qu’est et ce que doit demeurer notre arc de Triomphe ! Un symbole d’unité, de transmission de la Mémoire et de l’Histoire, de respect et de reconnaissance éternelle à ceux à qui nous devons tant, ils ont fait la grandeur et la fierté de notre pays. Un lieu étrange et sacré qui, lorsque le privilège vous est donné de l’approcher de près pour fleurir la tombe du soldat inconnu, vous rempli d’une émotion telle que l’on ne saurait la décrire avec des mots précis. Ce lieu sacré est le temple de la Mémoire de la nation tout entière, un temple vivant, dont la flamme brille jour et nuit toute l’année pour signifier aux passants que l’Histoire est ce qui guide un peuple vers son avenir et son destin, et lui permet d’appréhender le présent avec raison, quelles que soient les circonstances. Comme l’a si bien dit le maréchal Foch : “Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir”.

P/l’Association Claude Guyot

Hadrien Lacoste, président de l’association Claude Guyot

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11 novembre : le Bleuet, cette fleur symbole, qui poussait sur les champs de bataille

 À l’occasion du centenaire de l’armistice, revenons sur l’histoire de cette fleur bleue, emblème des victimes de la Grande Guerre aujourd’hui vendue par des bénévoles de l’Œuvre nationale du Bleuet de France.

En Grande-Bretagne, le froid de novembre apporte une fleur aux pétales rouge sang. Alors que les arbres se dénudent, le coquelicot, symbole de la Grande Guerre, vient fleurir les poitrines de citoyens du pays entier, en mémoire des dix millions de personnes qui ont péri entre 1914 et 1918. Le «remembrance poppy» est vendu aujourd’hui sous la forme de badges, broches ou pin’s par des bénévoles de la Royal British Legion tandis que résonne la devise «lest we forget» («qu’on se souvienne»), tirée du poème Recessional de Rudyard Kipling.

» LIRE AUSSI – Général Jean-Pierre Bosser: «Ce que les soldats d’aujourd’hui doivent aux poilus d’hier»

En France bourgeonne sa fleur jumelle, le Bleuet. Cette plante aux pétales azurés est le symbole de la mémoire et de la solidarité des combattants dans l’Hexagone. À l’instar de son dizygote d’outre-Manche, patches, autocollants et autres accessoires le représentant sont vendus aussi par des bénévoles. Ces volontaires de l’Œuvre nationale du Bleuet de France, association reconnue d’utilité publique et placée sous l’autorité de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, recueillent des fonds afin de venir en aide aux vétérans et veuves de guerre. Sans oublier les soldats blessés en opération de maintien de la paix, aux pupilles de la Nation et désormais aux victimes du terrorisme.

– Nicolas Offenstadt : « La mémoire de 1918 est très présente chez les Français » – Regarder sur Figaro Live.

  • Symbole de réinsertion par le travail

On doit la création du Bleuet de France à deux infirmières. Suzanne Lenhardt, veuve d’un capitaine d’infanterie, et Charlotte Malleterre, fille et femme de général. Touchées par le sort des blessés de guerre et «gueules cassées»dont elles s’occupent à l’hôpital militaire des Invalides, elles organisent des ateliers durant lesquels sont brodées ces fleurs à l’aide de tissu et papier journal dès 1916. Les recettes sont alors versées à ces patients afin de leur fournir un semblant de salaire. Les bleuets deviennent alors un modèle de réinsertion par le travail.

» LIRE AUSSI – Grand-angle: Femme dans la Grande Guerre

Le choix du bleuet n’est pas anodin. Avec le coquelicot, cette fleur est la seule à pousser au milieu du chaos des no man’s land des champs de bataille de la Première Guerre mondiale. En outre les «bleuets» étaient le nom donné aux nouveaux arrivants sur le front, dont la couleur de l’uniforme immaculé contrastait avec celui des Poilus aguerris aux combats des tranchées.

Au cours des années 1920, les initiatives sont prises pour instituer le Bleuet comme symbole des morts pour la France, sous l’impulsion de Louis Fontenaille, président des Mutilés de France. En 1928, le chef de l’État, le «conciliateur» Gaston Doumergue, appuie cette initiative et accorde son parrainage au Bleuet de France afin de «venir en aide à ces hommes qui ont sacrifié leur jeunesse à défendre la France». Sept ans plus tard, la vente de la fleur est officialisée dans tout le pays le 11 novembre.

» LIRE AUSSI – 11 novembre: portons fièrement le bleuet de France!

Depuis 1945, on le voit également éclore au printemps. Tous les 8 mai, plus précisément, date de la Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il a été remis sur le devant de l’estrade par François Hollande, lors des commémorations de 2012. Cette année, pour le centenaire de l’armistice du 11 novembre, la Monnaie de Paris a émis une pièce commémorative de deux euros, tirée à 15 millions d’exemplaires, représentant… le Bleuet de France.

– 1918: doit-on célébrer la paix ou la victoire ? – Regarder sur Figaro Live.

Par Robin Cannone | Le Figaro

L’écrivain Maurice Genevoix et « ceux de 14 » vont entrer au Panthéon

Le President de la République, Emmanuel Macron, veut rendre hommage à Genevoix, qui fut blessé en 1915 et raconta son expérience du front, mais aussi à la « nation combattante ».

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L’écrivain Maurice Genevoix et « ceux de 14 » vont entrer au Panthéon l’an prochain afin de rendre hommage à « l’armée victorieuse » de la Grande Guerre, a annoncé Emmanuel Macron mardi 6 novembre lors de son passage aux Eparges, dans la Meuse, à l’occasion des commémorations du centenaire de l’armistice.

« Je souhaite que l’an prochain, ceux de 14, simples soldats, officiers, engagés, appelés, militaires de carrière, sans grade et généraux, mais aussi les femmes engagées auprès des combattants, car ceux de 14 ce fut aussi celles de 14, toute cette armée qui était un peuple, tout ce grand peuple qui devint une armée victorieuse, soient honorés au Panthéon », a déclaré le chef de l’Etat aux Eparges, théâtre de combats en 1915. « Je souhaite qu’ils franchissent ce seuil sacré avec Maurice Genevoix, leur porte-étendard », a-t-il ajouté.

Il y a aura ainsi, a précisé l’Elysée, deux panthéonisations simultanées, celle de Genevoix et celle, « à titre collectif », de « ceux de 14 », « incarnant la nation combattante, composée des civils appelés sous le drapeau et des militaires de carrière engagés dans les combats, mais aussi des femmes qui les ont accompagnés sur le front ».

Cette panthéonisation collective est une première, même s’il existe déjà au Panthéon une plaque d’hommage aux Justes de France, qui s’étaient distingués en protégeant des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Le président de la République a souhaité également « que le 11 novembre prochain un mémorial soit dévoilé afin que la Nation rende l’hommage qui leur est dû » à « ceux de 14 ».

Emmanuel Macron tenait à saluer aux Eparges la mémoire de Maurice Genevoix (1890-1980), l’un de ses écrivains préférés, qui y a été blessé et en a fait le récit saisissant dans son recueil Ceux de 14. « Genevoix fut le chantre de cette mémoire. Par lui, la voix de ceux de 14 ne cesse de nous exhorter à ne pas baisser la garde et à conserver intacte notre vigilance quand le pire de nouveau réapparaît », a souligné le chef de l’Etat.

Cette entrée de Genevoix au Panthéon, au milieu des grandes figures de la Nation, était souhaitée par la famille de l’auteur de Raboliot, disparu en 1980. « Maurice Genevoix s’est imposé petit à petit comme le porte-parole des soldats de 1914, donc à travers lui rentrent au Panthéon tous les soldats de 1914 », s’est réjoui Julien Larere-Genevoix, le petit-fils de l’écrivain.

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Le Monde du 6 novembre 2018

Centenaire de la Grande Guerre : une semaine de commémorations

Jusqu’au 11 novembre 2018, date du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, de nombreuses cérémonies de commémoration sont prévues en France. A l’initiative notamment de son président Emmanuel Macron parti en « itinérance » dans les ex-zones de combats. Une initiative à objectifs mémoriel, politique et diplomatique.

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Chaque jour de la semaine jusqu’au 11 novembre, Emmanuel Macron fera étape dans les lieux qui ont fait l’Histoire de cette guerre interminable (1 562 jours de combats de tranchées qui ont fait près de 10 millions de morts, rien que pour les militaires). Il va visiter ces régions du nord et de l’est de la France qui en portent encore les stigmates : de nombreux obus sont recrachés chaque année par les ex-champs de bataille.

Dès ce lundi, le chef de l’Etat se rend à Morhange, théâtre d’une défaite cuisante de l’armée française : 27 000 tués dans la seule journée du 22 août 1914. Mardi 6 novembre, il sera à Verdun, surnommée « la mère des batailles » pour visiter l’ossuaire de Douaumont. Le président de la République ira aussi aux Eparges, village de l’écrivain Maurice Genevoix, auteur d’un ouvrage de référence, intitulé Ceux de 14. Un peu plus tard dans la semaine, le Chemin des dames et la bataille de la Somme. Avec une constante : rendre hommage aux soldats, héros de cette guerre, plutôt qu’aux chefs militaires, les Foch, Joffre, Clemenceau, a fortiori Pétain.

Pourquoi les mettre au second plan ? L’historien Nicolas Offenstadt, auteur de l’ouvrage 14-18 aujourd’hui : la Grande Guerre dans la France contemporaine explique qu’ils ont été très critiqués dès l’époque, soit « pour leurs erreurs stratégiques, soit pour leur peu de considération pour les vies humaines ». Il rappelle que ce conflit a été « une guerre de masse », citant l’exemple du Soldat inconnu qui repose sous l’Arc de triomphe. Nicolas Offenstadt y voit « un basculement dans le régime mémoriel. L’humble, le petit soldat de la tranchée est au centre du culte ».

  • Renouer le fil

Dans cette optique, Emmanuel Macron sera mercredi à La Flamengrie, petit village où le 7 novembre 1918 retentit le premier coup de clairon annonçant le cessez-le-feu. Un monument y rend hommage à la ténacité des poilus, les combattants français : instituteurs, paysans, ouvriers, les sans-grade, tous ceux avec qui le chef de l’Etat veut aujourd’hui renouer le fil. Il va d’ailleurs s’arrêter dans une usine automobile, dans le bassin minier, dans une maison de retraite en milieu rural. Dans ces zones frappées par la crise économique après avoir été meurtries par la guerre.

  • Accent sur la paix

Lors de ce déplacement au long cours, Emmanuel Macron rendra hommage aussi aux combattants étrangers. Ce sera notamment jeudi 8 novembre lors de la visite au mémorial international de Notre-Dame de Lorette, sur lequel sont gravés les noms de 600 000 soldats de toutes les nationalités. Vendredi, ce sera la nécropole franco-britannique de Thiepval en compagnie de Theresa May. Dès mardi à Reims, recueillement devant le Monument aux héros de l’Armée noire pour un hommage aux tirailleurs sénégalais qui ont défendu la ville pendant la Première Guerre mondiale.

Plusieurs pays africains sont invités. Le président malien Ibrahim Boubacar Keita sera présent. Cette semaine de commémorations prendra en effet une tournure diplomatique. Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel seront ensemble le 10 novembre à Rethondes, à une centaine de kilomètres au nord de Paris. Dans la clairière où à l’intérieur d’un wagon a été signée la fameuse capitulation à 5h15 du matin. Un moment qui s’annonce extrêmement solennel.

Le lendemain matin, dimanche 11 novembre, des dizaines de chefs d’Etat issus des pays qui ont participé à la guerre seront réunis sous l’Arc de Triomphe à Paris pour raviver la flamme du soldat inconnu. Donald Trump et Vladimir Poutine sont annoncés. Un déjeuner est ensuite prévu à l’Elysée, avant l’ouverture par Angela Merkel et le secrétaire général de l’ONU d’un forum de la paix. L’armée française rendra quant à elle hommage aux maréchaux qui ont dirigé les combats, ceux qui sont inhumés aux Invalides. Mais sans le président de la République.

Par Bruno Faure | RFI