Daniel Cordier nommé chancelier d’honneur de l’Ordre de la Libération

L’Ordre de la Libération a eu l’honneur de faire part de la nomination de M. Daniel Cordier, compagnon de la Libération, comme nouveau chancelier d’honneur, par décret du président de la République en date du 23 octobre 2017. Monsieur Daniel Cordier succède ainsi au colonel (h) Fred Moore, décédé le 16 septembre 2017.

Daniel Bouyjou-Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux (Gironde) dans une famille de négociants.

Lycéen et militant de l’Action française, il est révolté par le discours du maréchal Pétain le 17 juin 1940. Décidé à continuer la lutte, il rassemble 16 volontaires avec lesquels il embarque le 21 juin depuis Bayonne sur un navire belge, le Leopold II, qui atteint Falsmouth (Royaume-Uni) le 25 juin.

Immédiatement, Daniel Cordier s’engage avec ses camarades dans la « Légion de Gaulle ». Promu aspirant en août 1941, il obtient d’être affecté au service « Action » du Bureau Central de Renseignements et d’Action (BCRA), c’est-à-dire les services secrets de la France libre à Londres. Au terme de sa formation d’agent, il est parachuté en France en juillet 1942.

C’est à Lyon qu’il rencontre pour la première fois Jean Moulin, alias Rex, qui l’engage pour organiser son secrétariat. Pendant presque un an, Daniel Cordier est son principal adjoint, gérant son agenda, ses hébergements clandestins, les liaisons avec les mouvements de Résistance et la transmission des courriers avec Londres. En mars 1943, il installe à Paris, selon les directives de Jean Moulin, son secrétariat de zone nord.

Après l’arrestation de ce dernier le 21 juin 1943, il poursuit sa mission en zone nord comme secrétaire de la Délégation générale en France auprès de Claude Bouchinet-Serreulles, successeur par intérim de Jean Moulin. A son poste jusqu’au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s’évade par les Pyrénées. Interné en Espagne, à Pampelune puis à Miranda, il est de retour en Angleterre fin mai 1944 et est nommé chef de la section des parachutages d’agents du BCRA.

Chef de cabinet du colonel Passy, directeur de la Direction générale des études et recherches (DGER), il démissionne après le départ du général de Gaulle en janvier 1946.

Après la guerre, Daniel Cordier s’adonne à la peinture et devient un important collectionneur d’art contemporain avant de se consacrer à la biographie de Jean Moulin.

Daniel Cordier est membre du Conseil de l’Ordre de la Libération depuis septembre 2005. Il est nommé chancelier d’honneur le 23 octobre 2017.

LA CRÉATION DE LA MÉDAILLE

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A une demande faite au général de Gaulle de croix de la Libération destinée à récompenser l’action dans la Résistance d’un ingénieur, le Général répondait le 12 mars 1942 : « Pour obtenir l’ordre de la Libération, il est nécessaire d’avoir à son actif une action d’éclat véritablement exceptionnelle. Le brave ingénieur X ne me parait pas dans ce cas. Toutefois une décoration intermédiaire est actuellement à l’étude pour laquelle je vous prie de me proposer monsieur X en temps utile ».

La réflexion du général de Gaulle sur l’opportunité de donner le jour à une nouvelle décoration le conduit, le 19 juillet 1942, à « créer une commission ayant pour objet d’étudier la création d’une décoration destinée à récompenser les mérites des personnes ayant eu une part effective et importante dans le ralliement des territoires à la France combattante ».

Le 20 août 1942, la commission arrête son choix sur l’appellation Médaille de la Résistance Française.

La médaille de la Résistance française est instituée, à Londres, par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle, « chef de la France combattante ». Son objet est de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940. » C’est la seconde, et seule, décoration créée, après l’Ordre de la Libération, pendant la guerre, par le général de Gaulle.

La médaille de la Résistance française n’a été décernée que par décret du chef de la France combattante, du président du Gouvernement provisoire de la République puis, à partir du 1er janvier 1947, du président de la République. Elle n’est plus attribuée depuis le 1er avril 1947, sauf au titre de la Résistance en Indochine, pour laquelle le délai a été prorogé jusqu’au 31 décembre 1947 et peut encore être attribuée, à titre posthume, dans les mêmes conditions, mais uniquement à des personnes tuées pendant la guerre.

LA MÉDAILLE DE LA RÉSISTANCE ET L’ORDRE DE LA LIBÉRATION

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L’ordonnance du 10 août 1945, confirmée par la loi du 26 mai 1999 et par le décret du 15 novembre 2005, fixant l’avenir de l’ordre de la Libération, a consacré le lien organique entre cet Ordre et la médaille de la Résistance française.

En premier lieu c’est sous l’autorité du délégué national du Conseil national des communes « compagnon de la Libération », qui en assure de droit la présidence, qu’est placé le secrétariat de la Commission nationale de la Médaille. La Commission est un organisme officiel dont les membres sont nommés par décret du président de la République. Sa compétence est d’assurer la discipline des médaillés. C’est sur sa proposition exclusive (sauf cas d’urgence pendant la guerre) qu’était décernée la décoration. Il est encore aujourd’hui de son ressort de proposer l’attribution de la médaille à titre posthume. Elle gère le fichier des médaillés.

En second lieu, l’ordre de la Libération a pour mission d’assurer la mise en œuvre de toutes mesures « en vue de conserver la mémoire de l’ordre de la Libération, de ses membres et des Médaillés de la Résistance française » et de participer à l’aide morale et matérielle aux compagnons de la Libération, aux médaillés de la Résistance française et à leurs veuves et enfants.

Enfin, et d’une manière générale, l’ordre de la Libération « … assure le service de la médaille de la Résistance française ».

Afin de faire vivre et de transmettre la mémoire de la Résistance française, l’association nationale des communes médaillées de la Résistance française a été créée en 2013.

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